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L'émoticône, le smiley et la binette

On doit l'invention des émoticônes à Scott Fahlman, un professeur de l'université Carnegie Mellon aux USA. C'est lui qui eut l'idée de créer en septembre 1982 un symbole simple et efficace pour marquer sur le forum de son université les sujets sérieux et les sujets humoristiques. Les deux premières émoticônes étaient donc " :-) " et " :-( " , qui représentent, si l'on se penche à 90° vers la gauche, deux visages, le premier souriant contrairement au second. D'ailleurs, dès l'origine, le nom de cette petite image était le terme anglo saxon "smiley" qui vient de "smile", sourire en français. Le terme d'émoticône a été construit plus tard sur la base des termes émotions et icônes pour une version française du smiley.

Pour décrire son état d'esprit

L'émoticône, appelée également binette au Québec, est un symbole, une petite figuration allégorique d'une émotion, d'où son nom, d'un état d'esprit ou d'un environnement, employée dans une discussion tapée à l'ordinateur à l'aide d'un clavier, ou par téléphone portable. Par extension le terme d'émoticône désigne également une image de petite taille, fixe ou animée, comme par exemple le « Clin d'oeil ». Elle est utilisée pour figurer de manière schématique, à l'écrit, une expression faciale, un état d'esprit ou une impression spontanée.

Les émoticones, très utilisés sur les forums et dans les tchats

Aujourd'hui l'usage des émoticônes est très répandu, notamment sur les tchats internet et forums. Ils sont en effet un moyen de virtualiser des réactions spontanées sans avoir besoin de s'expliquer par des mots. Il s'agit d'un intérêt qui prend tout son sens pour les jeunes utilisateurs de messageries instantanées par exemple. Un tel usage a poussé une démultiplication des formes des émoticônes. Les tailles varient également, et les émoticônes animées sont également très utilisées. Même si l'émoticône n'a aucune réalité grammaticale, on pourrait être tenté de la rapprocher de l'interjection ou d'une ponctuation expressive comme par exemple le point d'exclamation ou les points de suspension, d'autant plus qu'elle est couramment utilisée en fin de phrase, pour terminer une idée, la compléter ou plus souvent pour la commenter. Ceci dit il n'existe aucune règle d'utilisation.

L'usage hyperbolique et ironique des smileys

Du fait même qu'elles évoquent des émotions, les émoticônes amènent facilement l'utilisation de certaines figures de style comme par exemple l'hyperbole ou l'ironie. On verra ainsi une personne manifester un sentiment d'énorme détresse psychologique à l'annonce d'un petit problème du quotidien, anecdotique, notamment avec l'utilisation d'une émoticône représentant un pendu ou quelqu'un qui se suicide en se tirant une balle dans la tête. On verra également des utilisateurs signifier leur joie en réponse à un événement triste ou encore envoyer des coeurs pour simplement exprimer un salut ou une marque d'affection. Dans la plupart des cas, ces figures de style sont utilisées de manière triviale. Néanmoins, il est évident que la complexité des significations précises des émoticônes suggère parfois une ambigüité délibérément recherchée.

La variante asiatique du smiley : le Kao Moji

Comme tous les phénomènes de mode, les émoticônes connaissent des variantes orientales, notamment japonaises. Elles sont là bas appelées " Kao Moji " ou encore " Face Marks " (qui signifie « visage de face »). Celles ci, contrairement à celles que nous venons d'évoquer, ne se lisent pas par inclinaison. Elles s'inspirent directement des expression typiques des personnages de mangas, de manière stylisée toutefois. Les yeux jouent alors un rôle capital comme dans les exemples qui suivent : ^^' ou -_-' ( l'apostrophe signifiant une goutte de sueur pour exprimer un état d'anxiété ou d'épuisement ) mais encore UU' ou [O]_[O].